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Moucharabieh

 

Iyas Mohsen Hassan

 

Ma tresse, je la dénoue

Ma tresse, je la noue

Mâle après mâle, je les énumère

Ainsi est mon temps sucré ; mes fruits alanguis n’anticipent pas le bourdonnement des abeilles sur leur peau tannée :

une vapeur s’échappe de ma tasse de café,

fil qui se hisse, séduit l’espace,

articule les frontières entre l’ombre et la lumière,

tâte le bois qui enlace le cou du bois,

s’en va :

 

ni lumière, ni ombre

 

J’ai un prénom semblable à celui d’une femme –

non qu’il ait deux seins, mais

parce que mon prénom n’a rien d’un prénom d’homme

 

Et ma tresse, je la noue, ainsi, ne la dénouant pas

Ainsi, sucré est mon temps ; ainsi : ni lumière, ni ombre

Ainsi, la peau d’une pêche devient si fragile sur ma joue ;

plus savoureux encore que le nom d’une pêche est son jus sur mon doigt :

 

Les choses sont délimitées pour qu’elles transgressent leurs limites ; ainsi, l’Univers d’une brèche entre deux contraires s’est déployé

 

Ainsi les vois-je passer :

mâle après mâle, je les dénombre,

cerf après cerf

Les fenêtres somnolent

à l’odeur de leurs membres

De leurs doigts revêches

ils arrondissent les angles des ruelles

Par leurs souffles âpres

ils adoucissent l’air damascène

 

Et ma tresse, je la noue,

moi –

la plurielle –

lors de leur passage sous l’aisselle de mon alcôve :

à chacun : deux yeux ; à moi : les yeux de tous

moi –

la plurielle –

dans l’orange amère, mûre à se fissurer, tant est fort leur désir

J’emplis leurs rêves dans le flacon de musc de mon sein

et mon ombre cachée se déploie en une pleine de senteurs dans leur sommeil

 

Et ma tresse, je la noue :

combien de cieux s’écoulent-ils avec le Kohl

entre deux cils ?

Béances, béances

Et j’enfourche leur stupeur au-delà de leurs rêves

Béances, yeux

et sentiers est ma moucharabieh,

sentiers –

et leur trône est mon sein

et leur retour –

mâle, cerf –

sentiers qui croulent sous leurs sueurs

Ainsi : ni proximité, ni éloignement

Comme le bois enlaçant le cou du bois

Comme le pli d’une robe

Comme la distance la séparant de la rose damascène languissante sur la pente douce de mon ventre

Et ma tresse,

je la dénoue :

ni lumière, ni ombre

Ainsi est mon Temps

et mon Royaume –

plus loin de la courbe des venelles

là-bas

Lyon, mars 2005

*** *** ***

Traduction arabe de Bénédicte Kachée, revue par Nabil Ajan, Rim Khattab et D.

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