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Interposition

L’interposition est une méthode d’intervention directe non-violente qui consiste à assumer une présence désarmée auprès de populations civiles qui se trouvent impliquées dans un conflit, en vue de dissuader les acteurs armés de commettre des exactions.

Au premier abord, le déploiement de personnes désarmées pour protéger des civils contre des acteurs armés décidés à user de tous les moyens de violence dont ils disposent paraît forcément voué à l’échec. De fait, d’un point de vue purement théorique, la capacité de violence de groupes armés face à une interposition non-violente est techniquement sans limites. Mais la mise en œuvre de la violence ne dépend pas seulement de facteurs techniques ; il arrive souvent que des facteurs humains – psychologiques, sociaux et politiques – imposent aux décideurs des limites dont ils ne peuvent pas s’affranchir facilement. Une violence sans limites est « aveugle », dans tous les sens de l’expression. Elle constitue une fuite en avant ne correspondant à aucun objectif politique rationnel. Elle risque d’entraîner des conséquences qui ont des coûts politique, diplomatique et économique tels qu’il est de l’intérêt des décideurs d’y renoncer. Il existe donc des situations où, techniquement possible, la violence n’est pas politiquement la plus probable. On peut alors préconiser une intervention civile, en faisant le pari qu’elle pourra dissuader les dirigeants impliqués dans le conflit de s’engager dans des actions armées qui les amèneraient dans une impasse.

Dans la plupart des conflits locaux, on n’assiste pas à l’affrontement militaire direct de deux armées ou de deux milices qui se font face sur un champ de bataille. Le plus souvent, les populations civiles sont directement menacées par les combats. Dans ce cas, l’interposition civile ne consiste pas à construire un « mur vivant », qui servirait en quelque sorte de « bouclier humain » entre la population civile menacée et des acteurs armés, mais à venir se placer au milieu de la population civile. Pour mieux faire valoir la faisabilité d’une mission d’interposition non-violente, on peut la considérer comme une mission d’observation qui placerait des observateurs en très grand nombre sur le territoire où se déroule le conflit.

L’objectif d’une mission d’interposition est de favoriser une solution négociée du conflit par la mise en œuvre de méthodes de médiation de proximité. Pour autant que cela soit possible, ses membres doivent rencontrer tous les protagonistes du conflit, y compris les autorités politiques et militaires locales, afin de leur expliquer le sens de leur démarche en soulignant qu’ils n’ont d’autre objectif que de faciliter le rétablissement de la paix.

Dans bien des cas, il ne faut pas concevoir une mission d’interposition non-violente séparément de la mission de médiation qui doit l’accompagner. Souvent, en définitive, une mission d’interposition civile ne peut réussir que si réussit la mission de médiation qui l’accompagne. Cette médiation doit être envisagée à deux niveaux : celui des populations civiles et celui des dirigeants politiques et militaires. L’interposition civile peut alors être considérée comme le moyen de cette double médiation. Dans cette perspective, le plus souvent, l’interposition se fait entre les populations civiles des deux communautés en conflit, afin d’apaiser les tensions, de favoriser la communication entre les différentes parties, de développer l’esprit de tolérance et de permettre des mesures de confiance. Cette interposition directe entre les populations civiles peut alors influer sur le développement du conflit armé et permettre une médiation entre les autorités politiques et militaires.

Il est dans la nature même d’une action d’interposition dans une situation de conflit armé ouvert de faire courir des risques majeurs à ceux qui y participent. Une action non-violente ne peut atteindre toute son efficacité que dans la mesure où ceux qui la mettent en œuvre acceptent d’assumer les risques qui lui sont inhérents. Leur vulnérabilité même face aux dangers est l’un des facteurs de l’efficacité de leur engagement. En quelque sorte, les membres d’une intervention civile non-violente se livrent eux-mêmes comme des otages aux mains des belligérants en venant s’interposer entre eux au sein des populations civiles. Ils ont la conviction que l’enjeu de leur action est à hauteur du risque qu’ils prennent en toute connaissance de cause. Leur vulnérabilité est leur seule protection.

 

Accompagnement

Intervention civile 

Médiation  

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